jeudi 9 avril 2009

Haïti est prêt


Par Lima Soirélus, Le Nouvelliste, 8 avril 2009
lsoirelus@lenouvelliste.com


Le gouvernement haïtien est prêt pour défendre les 125 millions de dollars sollicités de ses partenaires de la communauté internationale à l'occasion de la conférence qui réunira, à Washington le 14 avril, des représentants de l'Etat haïtien et des bailleurs. « Tous les documents sont prêts », dit Jean Max Bellerive, ministre de la Planification et de la Coopération externe en marge d'une rencontre mardi avec la commission Economie et Finances du Sénat.
Une délégation conduite par Michèle Duvivier Pierre-Louis, chef du gouvernement, se rendra dans la capitale fédérale américaine en vue de discuter de l'avenir d'Haïti dont le budget confronte à de sérieuses difficultés financières. Cette délégation sera composée du ministre de l'Economie et des Finances, Daniel Dorsainville, de celui de la Planification et de la Coopération externe, les présidents des deux chambres législatives et des représentants du secteur privé et de la société civile.
Selon le ministre Bellerive, l'Administration Préval/Pierre-Louis a changé de stratégie en sollicitant des fonds pour des projets prioritaires. Elle met plutôt l'emphase sur des projets à très courts termes. Infrastructures, relance de la machine économique, santé, éducation, pré désastre..., seront les principaux termes de ces assises dont l'agenda de deux jours a été réduit de 24 heures.
Les projets qu'Haïti doit présenter ont déjà été analysés lors d'une conférence préparatoire tenue récemment à Ottawa (Canada). Selon Jean Max Bellerive, le gouvernement a profité du dernier congrès de la Banque américaine de Développement organisé à Medellin en Colombie pour discuter avec les différents Etats présents à cette conférence.
Les fonds prélevés pour le programme post-désastre et le paiement des arriérés de salaire aux enseignants secteur public ont considérablement affaibli le budget de l'Etat.
Les prévisions mort-nées effectuées autour d'une taxe sur les appels entrants de la téléphonie mobile ont été un dernier coup pour le gouvernement qui avait été contraint à réduire ses dépenses.
« Mon ministère fonctionne à partir d'un budget réduit de 2 milliards de gourdes », fait remarquer M. Bellerive.
Les amis d'Haïti aimeraient trouver des conditions pour financer le développement du pays, soutient le ministre Bellerive.
Pour le M. Bellerive, cette conférence, attendue depuis plus d'un an, demeure une étape décisive dans le développement d'Haïti. « Si nous voulons développer véritablement le pays, il ne faut plus nous concentrer sur l'humanitaire et les services de base en finançant carrément le développement du pays, déclare-t-il. Nous devons passer à l'organisation de nos infrastructures afin d'accueillir l'investissement privé national et international. »
D'autres personnalités avaient abondé dans le même sens reconnaissant que la coopération supportée par l'aide humanitaire ne peut en aucun cas être utile au développement du pays.
Le patron de la coopération externe entrevoit dans cette ultime conférence des bailleurs d'Haïti une occasion d'engager un consensus avec les différents partenaires afin d'arriver à doter le pays de grosses infrastructures telles que les ports et les aéroports.
Jean Max Bellerive rappelle que les recettes de l'Etat ne peuvent garantir le développement du pays. « Il faut absolument trouver le support de la communauté internationale pendant un certain temps », martèle le ministre de la Planification qui se montre très optimiste en ce qui concerne les retombées de la conférence.
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