Il s'agit d'un article du Nouvelliste. Le voici.
***
« Etonnée », MCJM recadre Privert
Par Roberson Alphonse
roberson_alphonse@yahoo.com
Source: lenouvelliste.com, 14 mars 2013
Le sénateur Jocelerme Privert a tout faux.
« Faux, la gestion de PetroCaribe
n'est pas opaque et il n'y a pas de gaspillage comme le prétend le sénateur », a
confié au journal la ministre de l'Economie et des Finances, Marie Carmelle
Jean-Marie.
« Les fonds de PetroCaribe sont budgétisés et leurs décaissements
suivent une procédure très compliquée », a-t-elle assuré, assise sur un canapé
aux coussins jaunes bondé de dossiers à signer, jeudi, en début de matinée.
Cette économiste explique que les projets financés dans le cadre du programme
PetroCaribe sont approuvés par le conseil d'administration du BMPAD (Bureau de
monétisation et des programmes d'aide au développement) et le Conseil des
ministres. Après cette étape, le BMPAD autorise la BNC à faire les
décaissements, a détaillé Marie Carmelle Jean-Marie, assurant que le solde de ce
programme est toujours disponible sur le site du Ministère de l'Economie et des
Finances MEF et actualisé dix jours après chaque virement effectué par les
compagnies pétrolières.
Actuellement, le solde est de 314 188 000 dollars US, a
souligné la ministre. Marie Carmelle Jean-Marie souligne que tous les projets
financés sont budgétisés. Pour l'exercice en cours, 19 502 794 176 gourdes
proviennent du programme la PetroCaribe. « Les sénateurs votent les programmes.
Mais ils n'ont pas à voter les projets », a-t-elle insisté, soulignant que la
communication du tome 2 du budget avec les projets financés aux sénateurs visent
à leur fournir des informations. « C'est pour qu'ils puissent apprécier l'action
gouvernementale, voir si les projets sont en cohésion avec les programmes », a
dit Marie Carmelle Jean-Marie.
Des fonds provenant de PetroCaribe financent
aussi des projets dans le cadre du programme de développement territorial. Dans
le budget, les projets ne sont pas étalés parce qu'on accorde la priorité aux
projets bons à financer qui sont exécutés à travers tout le pays, a-t-elle
indiqué .
« On ne fait pas de dépenses hors ligne. Sinon, la Cour Supérieure des
comptes et du contentieux administratif CSC/CA ne va pas approuver les comptes
généraux », a garanti Marie Carmelle Jean-Marie, « étonnée des propos du
sénateur Jocelerme Privert qui a toujours obtenu toutes les informations qu'il
lui faut et qui sait où les trouver ».
La construction d'un aéroport
international aux Cayes et un autre aéroport domestique à l'île-à-Vache « n'est
pas du gaspillage », a soutenu la ministre. Ce sont deux aéroports à vocations
économiques différentes. Aux Cayes, on pourra recevoir des avions avec 500
passagers désireux de réaliser des excursions ou faire du tourisme dans le grand
Sud. Celui de l'île-à-Vache, un « petit bijou », pourrait accueillir de petits
avions de touristes riches, comme à St-Barthelemie, a expliqué la ministre de
l'Economie et des Finances.
Il n'y a pas de gestion hors norme du BMPAD et du
Fonds d'assistance économique et sociale FAES, a rétorqué Marie Carmelle Jean
Marie. Ces entités sont coiffées par des conseils d'administration,
contrairement à ce qu'a avancé le sénateur Jocelerme Privert, selon Mme
Jean-Marie. Le conseil d'administration du BMPAD est composé de six ministres et
du gouverneur de la BRH. Le ministre des Finances, celui de la Planification,
des Affaires étrangères, du Commerce et d'Industrie, de l'Agriculture et des
TPTC, a-t-elle détaillé, journal Le Moniteur en main. Le ministre des Finances
dirige celui du FAES avec le titulaire du ministère de la Planification, le
ministre des Affaires sociales, le Fonds haïtien d'aide aux femmes, la FAN entre
autres membres. «L'année dernière, une réunion du conseil d'administration du
FAES avait eu lieu. Au cours de cette rencontre, le budget et le plan d'action
ont été approuvés. On va avoir une nouvelle réunion fin mars ou début avril pour
statuer sur l'évolution du FAES compte tenu de l'importance des programmes
sociaux qu'il gère », a confié la ministre de l'Economie et des Finances, Marie
Carmelle Jean-Marie.
Les chiffres sur les nouvelles prévisions de recettes
internes évoqués par le sénateur Privert lui ont été communiqués par le
ministère de l'Economie et des Finances. L'AGD et la DGI ont révisé à la baisse
les prévisions de 52 milliards de gourdes. Celles-ci sont actuellement entre 43
et 44 milliards. Mais on va voir s'il y a des possibilités pour qu'elles
atteignent 48 milliards de gourdes, a dit Marie Carmelle Jean-Marie, qui
reconnaît « une surestimation des capacités de mobilisation des administrations
fiscales et un changement de comportement des importations ». Au premier
trimestre de cet exercice, les importations de matières premières non
comestibles ont augmenté de 8 %. Ce qui prouve une reprise des activités au
niveau du secteur secondaire, a indiqué la MEF, soulignant que ces
importations-là ont bénéficié de franchises, donc d'une subvention.
L'Etat
subventionne aussi le prix des produits pétroliers à la pompe. Au mois de
janvier 2013, cette subvention était autour de 3 milliards de gourdes, a
expliqué MCJM, ajoutant que l'Etat perçoit 85 % de ces recettes sur les taxes et
redevances prélevées sur les importations. Cependant, malgré ces choix-là,
l'économie nationale ne s'est pas « détériorée », comme le dit le sénateur
Privert: « Il s'est basé sur la baisse des recettes, tributaires des
importations, pour généraliser la situation économique du pays. Or, l'équation
de base en économie entre l'offre et la demande, le PIB, plus les importations
est égale aux consommations, plus les exportations », a indiqué cette
économiste. « Il a pris la composante importation avec les recettes internes
alors que nous, c'est le PIB que nous retenons pour mesurer l'activité
économique », a expliqué Marie Carmelle Jean-Marie. « Pour le PIB, a-t-elle
poursuivi, on a une augmentation de 8% pour le secteur agricole qui représente
20 à 30 % de la production haïtienne et la demande pour les produits textiles en
provenance d'Haïti a augmenté de 18 % », a révélé celle qui gère les trésors de
la République.
« Je ne peux pas dire pour l'instant si nous nous atteindrons les
6 % du PIB prévus pour l'exercice. Nous allons faire une première révision qui
sera disponible au mois d'avril », a-t-elle informé en affichant un réel
optimisme. Déjà, le taux de croissance de 8 % du secteur agricole représente 2 %
du PIB, a fait remarquer Marie Carmelle Jean-Marie. « Je suis toujours
disponible et prête à fournir des informations aux parlementaires »,a indiqué
Marie Carmelle Jean-Marie, connue pour son franc-parler quand elle dit ou
recadre...