vendredi 15 mars 2013

Haïti/ Etonnée, la ministre Marie Carmelle Jean-Marie recadre le sénateur Jocelerme Privert.

NDCDP-Économie générale

Il s'agit d'un article du Nouvelliste. Le voici.

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« Etonnée », MCJM recadre Privert
Par Roberson Alphonse
roberson_alphonse@yahoo.com

Source: lenouvelliste.com, 14 mars 2013


Le sénateur Jocelerme Privert a tout faux.
 
« Faux, la gestion de PetroCaribe n'est pas opaque et il n'y a pas de gaspillage comme le prétend le sénateur », a confié au journal la ministre de l'Economie et des Finances, Marie Carmelle Jean-Marie.
 
« Les fonds de PetroCaribe sont budgétisés et leurs décaissements suivent une procédure très compliquée », a-t-elle assuré, assise sur un canapé aux coussins jaunes bondé de dossiers à signer, jeudi, en début de matinée. Cette économiste explique que les projets financés dans le cadre du programme PetroCaribe sont approuvés par le conseil d'administration du BMPAD (Bureau de monétisation et des programmes d'aide au développement) et le Conseil des ministres. Après cette étape, le BMPAD autorise la BNC à faire les décaissements, a détaillé Marie Carmelle Jean-Marie, assurant que le solde de ce programme est toujours disponible sur le site du Ministère de l'Economie et des Finances MEF et actualisé dix jours après chaque virement effectué par les compagnies pétrolières.
 
Actuellement, le solde est de 314 188 000 dollars US, a souligné la ministre. Marie Carmelle Jean-Marie souligne que tous les projets financés sont budgétisés. Pour l'exercice en cours, 19 502 794 176 gourdes proviennent du programme la PetroCaribe. « Les sénateurs votent les programmes. Mais ils n'ont pas à voter les projets », a-t-elle insisté, soulignant que la communication du tome 2 du budget avec les projets financés aux sénateurs visent à leur fournir des informations. « C'est pour qu'ils puissent apprécier l'action gouvernementale, voir si les projets sont en cohésion avec les programmes », a dit Marie Carmelle Jean-Marie.
 
Des fonds provenant de PetroCaribe financent aussi des projets dans le cadre du programme de développement territorial. Dans le budget, les projets ne sont pas étalés parce qu'on accorde la priorité aux projets bons à financer qui sont exécutés à travers tout le pays, a-t-elle indiqué .
 
« On ne fait pas de dépenses hors ligne. Sinon, la Cour Supérieure des comptes et du contentieux administratif CSC/CA ne va pas approuver les comptes généraux », a garanti Marie Carmelle Jean-Marie, « étonnée des propos du sénateur Jocelerme Privert qui a toujours obtenu toutes les informations qu'il lui faut et qui sait où les trouver ».
 
La construction d'un aéroport international aux Cayes et un autre aéroport domestique à l'île-à-Vache « n'est pas du gaspillage », a soutenu la ministre. Ce sont deux aéroports à vocations économiques différentes. Aux Cayes, on pourra recevoir des avions avec 500 passagers désireux de réaliser des excursions ou faire du tourisme dans le grand Sud. Celui de l'île-à-Vache, un « petit bijou », pourrait accueillir de petits avions de touristes riches, comme à St-Barthelemie, a expliqué la ministre de l'Economie et des Finances.
 
Il n'y a pas de gestion hors norme du BMPAD et du Fonds d'assistance économique et sociale FAES, a rétorqué Marie Carmelle Jean Marie. Ces entités sont coiffées par des conseils d'administration, contrairement à ce qu'a avancé le sénateur Jocelerme Privert, selon Mme Jean-Marie. Le conseil d'administration du BMPAD est composé de six ministres et du gouverneur de la BRH. Le ministre des Finances, celui de la Planification, des Affaires étrangères, du Commerce et d'Industrie, de l'Agriculture et des TPTC, a-t-elle détaillé, journal Le Moniteur en main. Le ministre des Finances dirige celui du FAES avec le titulaire du ministère de la Planification, le ministre des Affaires sociales, le Fonds haïtien d'aide aux femmes, la FAN entre autres membres. «L'année dernière, une réunion du conseil d'administration du FAES avait eu lieu. Au cours de cette rencontre, le budget et le plan d'action ont été approuvés. On va avoir une nouvelle réunion fin mars ou début avril pour statuer sur l'évolution du FAES compte tenu de l'importance des programmes sociaux qu'il gère », a confié la ministre de l'Economie et des Finances, Marie Carmelle Jean-Marie.
 
Les chiffres sur les nouvelles prévisions de recettes internes évoqués par le sénateur Privert lui ont été communiqués par le ministère de l'Economie et des Finances. L'AGD et la DGI ont révisé à la baisse les prévisions de 52 milliards de gourdes. Celles-ci sont actuellement entre 43 et 44 milliards. Mais on va voir s'il y a des possibilités pour qu'elles atteignent 48 milliards de gourdes, a dit Marie Carmelle Jean-Marie, qui reconnaît « une surestimation des capacités de mobilisation des administrations fiscales et un changement de comportement des importations ». Au premier trimestre de cet exercice, les importations de matières premières non comestibles ont augmenté de 8 %. Ce qui prouve une reprise des activités au niveau du secteur secondaire, a indiqué la MEF, soulignant que ces importations-là ont bénéficié de franchises, donc d'une subvention.
 
L'Etat subventionne aussi le prix des produits pétroliers à la pompe. Au mois de janvier 2013, cette subvention était autour de 3 milliards de gourdes, a expliqué MCJM, ajoutant que l'Etat perçoit 85 % de ces recettes sur les taxes et redevances prélevées sur les importations. Cependant, malgré ces choix-là, l'économie nationale ne s'est pas « détériorée », comme le dit le sénateur Privert: « Il s'est basé sur la baisse des recettes, tributaires des importations, pour généraliser la situation économique du pays. Or, l'équation de base en économie entre l'offre et la demande, le PIB, plus les importations est égale aux consommations, plus les exportations », a indiqué cette économiste. « Il a pris la composante importation avec les recettes internes alors que nous, c'est le PIB que nous retenons pour mesurer l'activité économique », a expliqué Marie Carmelle Jean-Marie. « Pour le PIB, a-t-elle poursuivi, on a une augmentation de 8% pour le secteur agricole qui représente 20 à 30 % de la production haïtienne et la demande pour les produits textiles en provenance d'Haïti a augmenté de 18 % », a révélé celle qui gère les trésors de la République.
 
« Je ne peux pas dire pour l'instant si nous nous atteindrons les 6 % du PIB prévus pour l'exercice. Nous allons faire une première révision qui sera disponible au mois d'avril », a-t-elle informé en affichant un réel optimisme. Déjà, le taux de croissance de 8 % du secteur agricole représente 2 % du PIB, a fait remarquer Marie Carmelle Jean-Marie. « Je suis toujours disponible et prête à fournir des informations aux parlementaires »,a indiqué Marie Carmelle Jean-Marie, connue pour son franc-parler quand elle dit ou recadre...

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