Cet article a le don de présenter à l'observateur une image sans contre-jour de la crise financière qui secoue actuellement les pays de la zone euro.
La crise financière peut-elle être convenablement résolue (de manière optimale et sans biais) quand la Goldman Sachs qui a créé les subprimes voit ses anciens hauts cadres super-compétents placés à la tête de certains des pays développés en difficulté ? L'Italie semble en contrôle de la situation avec Mario Monti mais la Grèce ne semble pas encore pouvoir se relever sous la gouverne de Loukas Papadémos.
1) Mario Draghi (3 Septembre 1947, Rome).
Économiste, banquier et ancien haut-fonctionnaire italien. Il est maintenant président de la Banque centrale européenne (BCE).
Ph. D. en économie (MIT, 1976). Tour à tour Professeur universitaire à Florence et à Turin, directeur général du ministère du Trésor public (Italie), chargé des privatisations. Il a présidé le Comité pour les privatisations et, à ce titre, il a été membre du conseil d'administration de plusieurs banques et sociétés italiennes en phase de privatisation.
De 2002 à 2005, il est vice-président de la branche européenne de la banque d'affaires américaine Goldman Sachs.
Contre rémunération, cette banque d'affaires a notamment aidé la Grèce à dissimuler son déficit public par un procédé dite relevant de l'inventivité comptable. Mario Draghi a nié toute implication dans l'affaire.
Le 24 juin 2011, les chefs d'État et de gouvernement européens nomment Mario Draghi à la présidence de la Banque centrale européenne (BCE); il remplace Jean-Claude Trichet le 1er novembre 2011. Dès son arrivée à la tête de la BCE, celle-ci baisse d'un quart de point les taux d'intérêt, une mesure appréciée par les marchés financiers.
Pour en en savoir davantage sur Mario Draghi, consultez le lien donné ci-dessous (2).
2) Mario Monti (19 mars 1943, Varèse, Italie).
Économiste, universitaire et homme politique italien,Mario Monti est Premier ministre d'Italie depuis le 16 novembre 2011. Il n'appartient à aucun parti politique.
Mario Monti est diplômé de l'université Bocconi de Milan en économie et management, diplômé de l'université Yale (États-Unis).
Monti enseigne l'économie à l'université de Turin entre 1970 et 1985. Il travaille à l'université Bocconi de Milan, dont il est le recteur, de 1989 à 1994, puis le président. Ses recherches ont mené à la définition du modèle Klein-Monti pour la description du comportement des banques en régime de monopole.
Il est nommé commissaire européen au Marché intérieur en 1995, puis devient, en 1999, commissaire européen à la Concurrence. En 2004, à la fin de son mandat, il retourne au monde universitaire, puis devient, en 2005, consultant pour Goldman Sachs.
En novembre 2011, à peine nommé sénateur à vie, le chef de l'État le charge de former un gouvernement, ce qu'il accepte « avec réserve ».
Il forme un gouvernement, composé entièrement de techniciens ne comprenant aucun parlementaire.
Monti prête serment le 16 novembre 2011, avec les membres de son gouvernement, au palais du Quirinal. À l'exception de la Ligue du Nord, qui refuse de lui accorder sa confiance, il obtient les 17 et 18 novembre 2011, le plus vaste soutien jamais acquis lors d'un vote de confiance au Parlement italien.
Après cent jours passés au pouvoir, Monti bénéficie d'une forte popularité, malgré une l'adoption d'une politique de rigueur. Le 2 mars 2012, l'Institut italien des Statistiques (ISTAT), annonce que si la dette nationale a fortement progressé, le déficit public a diminué.
Pour en savoir plus, consultez le lien donné ci-dessous (3)
3) Loukas Papadémos (11 octobre 1947, Athènes, Grèce).
Économiste. Il fait l'ensemble de ses études supérieures au Massachusetts Institute of Technology (MIT). Il y passe avec succès un Bac en physique en 1970, puis une Maîtrise en génie électrique deux ans plus tard.
En 1975, il invente avec Franco Modigliani un indicateur économique appelé NAIRU (taux de chômage n'accélérant pas l’inflation, en anglais : Non-Accelerating Inflation Rate of Unemployment), qui estime pour un pays et à un instant donné le taux de chômage qui correspondrait avec un taux d'inflation stable.
En 1978, Papadémos obtient un Ph.D. en économie.
Il commence à enseigner l'économie dès 1975, à l'université Columbia, et devient, en 1980, conseiller économique de la Federal Reserve Bank de Boston.
Il rentre en Grèce en 1984 et est recruté, un an plus tard, comme économiste en chef de la Banque de Grèce. À partir de 1988, il enseigne également à l'université d'Athènes.
Après avoir occupé les fonctions de gouverneur de la Banque de Grèce entre 1994 et 2002, puis de vice-président de la Banque centrale européenne (BCE) jusqu'en 2010, il est nommé, l'année suivante, Premier ministre par le président Károlos Papoúlias, à la tête d'un gouvernement d'union nationale.
4) Goldman Sachs.
Goldman Sachs (inscrite The Goldman Sachs Group, Inc. à la Bourse de New York), est une banque d'investissement créée en 1869 dont le siège social mondial est situé au 200 West Street dans le Financial District de Manhattan, à New York.
Goldman Sachs a des bureaux dans les plus importantes places financières dont New York, Londres, Tokyo, Paris.
Goldman Sachs propose des activités de conseil (fusion-acquisition), de financement d’entreprise et des investissements de capitaux et le commerce de biens. Elle a fait beaucoup parler d'elle dans les médias et le public pour sa fabrication de Produit dérivé financier pendant la Crise des subprimes et la Crise de la dette grecque.
En 2009, le chiffre d'affaires de Goldman Sachs est de 51,67 milliards de dollars, dont 13,39 milliards de dollars de bénéfices.
En 2010, la compagnie verse 15,38 milliards de dollars en salaires et en primes à ses employés, ce qui représente une diminution de 5 % par rapport à 2009.
En novembre 2011, l'agence de notation Standard and Poor's a abaissé la note de la Banque de A à A-.
La firme est parfois surnommée Government Sachs parce qu'elle fournit de hauts dirigeants à certains grands pays dans les secteurs politique, économique et financier :
- Mario Monti, nommé chef du gouvernement italien,
- Robert Rubin et Hank Paulson, anciens Secrétaire du Trésor des États-Unis,
- Loukás Papadémos, premier ministre grec par intérim,
- Mario Draghi, gouverneur de la Banque d'Italie puis Président de la Banque centrale européenne,
- Mark Carney, gouverneur de la Banque du Canada,
- Karel Van Miert et Peter Sutherland, anciens Commissaires européens à la Concurrence.
Elle recrute d'anciens hauts responsables financiers tel Otmar Issing, qui fut membre du conseil d'administration de la Deutsche Bundesbank et économiste en chef de la Banque centrale européenne.
Pour en savoir davantage sur la Goldman Sachs, consultez le lien suivant (4).
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(1) Voici l'article de Marc Roche:
Goldman Sachs, le trait d'union entre Mario Draghi, Mario Monti et Lucas Papadémos
Londres, correspondant - Qu'ont en commun Mario Draghi, Mario Monti et Lucas Papadémos ? Le nouveau président de la Banque centrale européenne, le président désigné du conseil italien et le nouveau premier ministre grec appartiennent à des degrés divers au "gouvernement Sachs" européen. La banque d'affaires américaine a en effet tissé en Europe un réseau d'influence unique sédimenté depuis des lustres grâce à un maillage serré, souterrain comme public.
A tout concours, il faut une hiérarchie. Le premier prix revient bien sûr à Mario Draghi, vice-président de Goldman Sachs pour l'Europe entre 2002 et 2005. Nommé associé, il est chargé des "entreprises et pays souverains". A ce titre, l'une des missions est de vendre le produit financier "swap" permettant de dissimuler une partie de la dette souveraine, qui a permis de maquiller les comptes grecs. Vient ensuite Mario Monti, conseiller international depuis 2005. Arrive en troisième position Lucas Papadémos, qui vient d'être nommé premier ministre de la Grèce, qui fut gouverneur de la Banque centrale hellénique entre 1994 et 2002, qui a participé à ce titre à l'opération de trucage des comptes perpétré par GS. Le gestionnaire de la dette grecque est d'ailleurs un certain Petros Christodoulos, un ex-trader de la firme.Deux autres poids lourds tiennent le haut du pavé dans la défenestration de l'euro, Otmar Issing, ex-président de la Bundesbank et Jim O'Neill, l'inventeur du concept des BRICS, l'acronyme désignant les marchés émergents à fort potentiel de croissance (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Ex-président de Goldman Sachs International dont il est resté l'un des administrateurs, l'Irlandais Peter Sutherland a joué un rôle-clé dans le sauvetage de l'Irlande. Enfin, Paul Deighton, qui a passé 22 ans chez Goldman Sachs, est directeur général du comité organisateur des Jeux olympiques de Londres en 2012. La lanterne rouge car chacun sait que le sport comme l'amitié est hors concours.
Pourtant, au-delà des apparences, le réseau d'influence qui a fait sa puissance avant ou pendant la tourmente politique financière de 2008 a perdu de son efficacité. En effet, les complicités anciennes entretenues par les ex-banquiers centraux chevronnés mobilisés pour tirer les ficelles se révèlent moins utiles face à des politiciens sensibles à l'impopularité des professionnels de la finance tenus pour responsables de la crise. Là où Goldman Sachs pouvait facilement exercer ses talents, une série d'affaires – la Grèce, la spéculation contre l'euro, le scandale Abacus auquel a été mêlé le goldmanien français Fabrice Tourre – lui ont mis à dos la puissance publique.
Le carnet d'adresses est utile mais ne suffit plus à lui tout seul sur une planète financière complexe et technique et face à une nouvelle génération d'industriels moins pétris de respect pour l'establishment. Les patrons européens partis à la conquête du monde se sont émancipés des croisés de la haute finance style Goldman Sachs. La quête de valorisation de l'actionnaire, les exigences de transparence des comptes et les impératifs de l'expansion à l'étranger émoussent l'"effet réseau". Enfin, devenus plus exigeants sur la qualité et l'indépendance du métier de conseil, les clients européens, mais pas seulement, exigent le respect d'un minimum d'éthique.
Et c'est là que le bât blesse à propos de Goldman Sachs. Car la banque aime placer ses hommes sans jamais laisser tomber le masque. C'est pourquoi ses hommes liges cachent cette filiation quand ils donnent une interview ou mènent une mission officielle (comme ce fut le cas de Monti qui s'est vu confier en 2010 une étude sur le marché unique européen par le président de la Commission, José Manuel Barroso).
Mario Draghi affirme qu'étant entré en fonction en 2002, il n'a rien eu à voir avec le maquillage des comptes grecs orchestré deux ans plus tôt par la banque. Et il a démissionné en 2005, soit un an avant que Goldman Sachs ne revendre une partie du "swap" en question à la National Bank of Greece, la première banque commerciale du pays, dirigée par un ancien Goldmanien, Petros Christodoulos, aujourd'hui responsable de l'organisme gérant la dette grecque.
Marc Roche
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(2) Wikipedia/ Mario Draghi.
(3) Wikipedia/ Mario Monti.
(4) Wikipedia/ Goldman Sachs.
Autres articles sur le même sujet:
(5) Wikipedia/La crise de la dette publique grecque.
(6) Wikipedia/ La crise de la dette publique dans la zone euro.
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