mardi 7 mai 2013

Remittances to Latin America and the Caribbean in 2012: Differing behavior across subregions

Il s'agit d'un rapport de la BID sur les transferts de la diaspora.

"Remittances to Latin America and the Caribbean in 2012: Differing behavior across subregions", 32 pages.
By Maldonado, N., and Hayem, M.Multilateral Investment Fund, Inter-American Development Bank. Washington, D.C., 2013

Voici le lien pour télécharger/lire le document:
BID/IDB/Maldonado and Hayem, 2013

Les remises de la diaspora dans le développement économique d’Haïti

Source: haitilibre.com, 2 mai 2013

Haïti - Économie : Les remises de la diaspora dans le développement économique d’Haïti
Dans le cadre des activités consacrées à la Journée de la Diaspora, l’Économiste F. Thélusma Conseiller ministériel pour la réinsertion économique de la Diaspora, a prononcé une conférence ayant pour thème, « Les remises des émigrants haïtiens et leur possible utilisation dans le développement économique d’Haïti. »

Texte de l’intervention de F. Thélusma :
« Bien que les institutions financières internationales comme la Banque Interaméricaine de Développement (BID) aient fait état d’envois monétaires dans le pays évalués ces derniers temps à $2.4 milliards de dollars américains, je ne me suis jamais professionnellement intéressé à ce phénomène pour questionner l’impact d’un tel flux monétaire sur l’économie haïtienne, dont le Produit Intérieur Brut (PIB) est évalué à 12 milliards de dollars. Quelques observations empiriques faites par des économistes et sociologues ont laissé entendre que la bidonvilisation des environs de Port-au-Prince est financée en grande partie par l’argent de la diaspora et je me suis toujours dit, bien que scandalisé par l’anarchie régnante de l’habitat des quartiers populaires, que les constructions en dur constituaient un pas vers le progrès et que les bénéficiaires de ces transferts jouissaient d’une amélioration de leur qualité de vie.

Il m’a fallu répondre à une invitation pour un séminaire organisé par le Bureau International de la Migration des Nations Unies, en conjonction avec le Ministère de la Défense du Chili tenu à Santiago sur les possibilités de rendre les remises plus productives et ainsi les tourner en éléments de développement local ou national d’un pays. C’est alors que j’ai saisis l’importance de ces flux monétaires au point de vue macroéconomique, si certaines autres conditions, que j’énumérai plus tard, sont remplies. Dores et déjà, nous observons tous qu’au point de vue microéconomique ou individuel, les récipiendaires des transferts sont avantagés par rapport a ceux qui n’en reçoivent pas en ce qui concerne leur mode de vie, par la capacité de consommer certains biens ou services au nombre desquels on peut citer l’éducation, les soins de santé, les services qui conditionnent l’aisance comme l’électricité, l’eau potable, le téléphone et d’autres loisirs.

La nature des remises :
Les remises sont des cadeaux qui sont faits aux membres de la famille restés au pays d’origine et sont donnés sans contre partie. Des auteurs qui ont étudié ce geste prétendent qu’il y a plusieurs raisons pour ce faire. Ces transferts peuvent être de motivation altruiste. Un père ou une mère qui vit dans un pays développé ne peut pas laisser sa progéniture mourir de faim en Haïti. Il en est de même pour un frère, une sœur, une cousine. Ils peuvent être de motivation égoïste en ce sens les dons faits maintiennent peuvent être une garantie contre les risques du futur si on a en tète que la maladie, le vieil âge ou n’importe quelle contrariété peuvent forcer quelqu’un à retourner vivre à son pays d’origine. L’accueil familial est donc important.

Les remises sont assimilées à la pension que reçoit un ancien employé de l’Etat ou d’une compagnie. La théorie économique les exclut dans le calcul du Produit Intérieur Brut d’un pays puisque le donneur ne reçoit aucune compensation en retour. En Haïti, notre économie de 12 milliards de dollars ne saurait prétendre s’élargir à 15 milliards même si une excellente année aux Etats Unis ou au Canada permettait aux immigrants Haïtiens d’envoyer 3 milliards de plus dans le pays. Cependant cette somme permettrait a l’économie nationale de croître si elle est épargnée dans des institutions financières et permettant aux entrepreneurs d’y avoir accès par le biais des investissements.

Les types de remises :
On observe généralement trois (3) trois types de remises :

  • Les remises familiales. Ce sont celles que les émigrants envoient à leurs proches parents pour la satisfaction de leurs besoins immédiats. On peut citer les besoins en nourriture, l’accès aux frais de scolarité des enfants ou adultes, les réparations à effectuer dans la maison familiale et la satisfaction d’autres besoins.
  • Les remises collectives sont celles envoyées par les associations de villes ou villages des émigrants pour l’édification de certains travaux dont peut bénéficier la collectivité en totalité. Par exemple l’Association de St, Michel de l’Attalaye à l’étranger vient de contribuer a la parution d’un plan stratégique pour le relèvement de la ville et des contributions financières seront collectées et envoyées à cette fin.
  • Enfin les remises pour investissement sont des transferts de capitaux plus importants faits pour des projets de société privés pour créer des entreprises moyennes ou grandes comme la création d’hôtels, d’hôpitaux ou encore d’autres activités capables d’attirer des touristes et de créer des emplois.

Les origines du « phénomène remises » :
La compétition entre les nations dans processus de création de richesses, leur dotation en ressources naturelles et leur exploitation appropriée font que certaines d’entre elles deviennent plus riches que d’autres. Les régimes politiques arbitraires amènent même la persécution politique contre les opposants et créent une certaine mobilité des défavorisés causant ainsi l'émigration vers des cieux plus hospitaliers. Par exemple, l'émigration haïtienne a commencé vers les années 1905 vers Cuba quand l'industrie de la canne à sucre requérait des bras pour la "zafra" de la canne à sucre. Les remises sont nées depuis lors.

Le même climat en République Dominicaine, grande productrice de sucre, exigeait des bras pour la coupe de la canne et Haïti en offrait beaucoup pour ce travail ardu. Nous savons tous ce qui est arrivé en 1937 (le massacre ordonné par le généralissime Rafael Leonidas Trujillo) dans lequel périrent plus de 7000 de nos compatriotes. Par la suite les régimes présidentiels haïtiens ont vu beaucoup d'haïtiens s'expatrier par choix jusque dans les années 1960 ou l'oppression politique a forcé cette fois, non pas seulement les ouvriers de la canne a sucre, mais aussi la classe des professionnels et celle des hommes et femmes d'affaires à s'installer dans les villes américaines, New York et Chicago d'abord puis ensuite Boston, Philadelphie, et finalement Miami pour les Etats Unis d'Amérique. Montréal et la ville de Québec au Canada devinrent le lieu d'accueil des Haïtiens pour le Canada. Paris et d'autres villes françaises furent choisies par d'autres émigrés d'Haïti ainsi que certains pays de l'Afrique francophone pour former ce qui est connu aujourd'hui sous le nom de la Diaspora Haïtienne. La source des remises est donc la diaspora.

Comment rendre les remises ou transferts productifs dans l'Economie Haïtienne ? :
Je dirai tout d'abord, que les remises améliorent la vie économique des bénéficiaires en augmentant de façon perceptible leur mode de vie en leur permettant de consommer des biens et des services auxquels ils n'avaient pas d'accès autrefois sur le plan microéconomique. Sur le plan macroéconomique, elles peuvent causer une augmentation des réserves nettes de change. Elles peuvent également créer une activité économique locale sans lendemain, et même créer une hausse des prix si les produits consommés sont importés. C'est peut être le cas Haïtien ou presque tous les produits de consommation sont importés. C'est pourquoi la malice populaire dit que l'argent reçu de l'étranger fait un « U-TURN ».

Pour que les remises soient capables de stimuler l'économie il faut d'une part que la gouvernance du pays soit basée sur des politiques publiques qui prônent l'épargne à partir de laquelle les investissements deviennent possibles. Ceci requiert un système bancaire efficace qui soit capable de promouvoir l'éducation financière chez les receveurs des remises à qui le mini-crédit serait disponible pour opérer de petites affaires. Le cumul de ces opérations augmenterait progressivement le volume de l'emploi et en conséquence le Produit Intérieur Brut (PIB) et le développement économique.

Conclusion :
‘’Bien qu'ils présentent souvent des avantages considérables pour les individus, les ménages et les communautés, l'émigration et les envois de fonds, ne sont pas une panacée aux problèmes structurels du développement’’ disait Manuel Orozco au séminaire organisé à Santiago. Si l'État néglige de poursuivre une politique tendant à revigorer l'économie par une politique fiscale (revenus et dépenses) prenant en compte certains secteurs de production et d'investissement, les remises peuvent doubler (5 milliards) et aucun développement n’en résultera.

L'État Haïtien a intérêt à voir les remises durer le plus longtemps possible sans en dépendre. Non plus, il ne devra rendre ses sujets dépendants de cette ‘’manne’’. Par le biais de l’éducation, il devra les rendre plus productifs et ainsi, les remises pourront servir non à l’augmentation de la consommation, mais également a celle de la production locale, si les receveurs de transfert ont la sagesse d’épargner dans des institutions financières une partie de ces remises, qui elles-mêmes seront disponibles pour l’investissement. La pluri-nationalité des haïtiens peut devenir une ‘’Bonanza’’ pour le pays dans les années à venir. »



Les transferts d'argent vers Haïti stagnent

Par  Dieudonné Joachim
Source: lenouvelliste.com, 3 mai 2013

Les Haïtiens ont reçu de leur diaspora, en 2012, quelque 1,988 milliards de dollars américains contre 2,057 milliard en 2011. Ce montant arrive loin derrière les 22,446 milliards du Mexique, champion de la catégorie.
 
La République dominicaine voisine a reçu 3,158 milliards et la Jamaïque 2,038 durant la même période.
 
En dépit de tout, en Haïti, comme au Guyana, au Honduras, au Salvador, au Nicaragua, au Guatemala ou en Jamaïque, les flux de transferts d'argent des migrants continuent de représenter encore plus de 10% du Produit intérieur brut (PIB).
 
Les transferts d'argent reçus dans toute la région de l'Amérique latine et des Caraïbes en 2012 a connu une stagnation par rapport à l'année précédente. 61,276 milliards de dollars ont été transférés au total en 2012, contre 60,9 milliards en 2011.
 
Depuis le dernier trimestre de 2008, l'augmentation du taux de chômage dans les pays comme les États-Unis, l'Espagne et le Japon, et la réduction conséquente des revenus des migrants d'Amérique latine ont provoqué une diminution sans précédent de la valeur des transferts de fonds vers la région.
 
Parmi les pays des Caraïbes, la République dominicaine a connu un taux de croissance significatif par rapport aux autres pays de la sous-région, avec une croissance en 2012 de 4,8%. Ceci est cohérent avec le comportement observé au sein des pays de l'Amérique centrale, qui, comme la République dominicaine, reçoivent la plupart de leurs envois de fonds des États-Unis, selon un rapport titré «Transferts de fonds vers l'Amérique latine et les Caraïbes en 2012: écart entre les sous-régions» récemment publié par la Banque interaméricaine de développement (BID).
 
Les envois de fonds vers les Caraïbes ont montré une reprise rapide en 2010 avec un taux de croissance de 8,3%, attribuable en grande partie à l'aide reçue par Haïti en réponse au tremblement de terre qui a frappé le pays cette même année.
 
En 2011, le taux de croissance, avait atteint 5,9%, croissance similaire dans le reste de l'Amérique latine. En 2012, les taux annuels de croissance dans cette région sont restés faibles, n'augmentant que de 1,1% au premier trimestre et 0,1% au deuxième trimestre.
 
Selon une enquête spéciale de la Banque interaméricaine de développement (BID) réalisée en 2006, 23% des montants des transferts ont été utilisés pour l'investissement. « Cela a favorisé la création d'emplois et a servi de filet de sécurité sociale. » La réalité ne change pas en 2012.
 
D'un point de vue micro-économique, les transferts d'argent représentent une source importante de revenus pour des millions de familles qui les reçoivent, même dans les pays ayant un PIB élevé. Ces transferts ont contribué à réduire le niveau de pauvreté dans les pays de la région et ont permis à de nombreuses familles d'atteindre un niveau de vie plus élevé, par le financement de leurs dépenses en biens de consommation et de l'investissement dans l'éducation, la santé, le logement et les entreprises. Sans ce flux régulier de ressources envoyées par les migrants à leurs familles, de nombreuses familles bénéficiaires tomberaient en dessous du seuil de pauvreté.

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